Nous vous proposons de partager des histoires d’entrepreneurs visionnaires, aux parcours inspirants. À travers leurs témoignages, nous souhaitons partager avec vous les défis qu’ils ont relevés, les innovations qu’ils ont apportées et les leçons qu’ils ont tirées de leur aventure entrepreneuriale.
Aujourd’hui, nous rencontrons Grégoire Nédélec, co-fondateur de myCharlotte avec son épouse Charlotte Mahr.
Bonjour, pouvez-vous nous présenter myCharlotte ?
Avec plaisir ! myCharlotte a vocation à accompagner les personnes atteintes de cancer. Le déclencheur a été le second cancer de mon épouse, et le constat que, si nous avons un système de santé efficace dans le soin en tant que tel, il l’est moins en matière d’accompagnement des malades et de leurs aidants. Confrontés directement à cette situation, nous avons mené de nombreuses recherches pour identifier ce que mon épouse pourrait mettre en œuvre de manière autonome pour gérer au mieux les difficultés liées à sa maladie et à ses traitements. De là est née l’idée de proposer une appli grâce à laquelle les patients atteints de cancer trouveraient des propositions adaptées à leurs besoins, à ce qui les affecte le plus. Les propositions faites font partie de ce que l’on appelle des « soins de support ».
De quoi s’agit-il ?
Des activités qui ont bien démontré leur efficacité sur l’amélioration de la qualité de vie. Certaines peuvent être faites à l’hôpital mais leur efficacité est prolongée si la personne continue de pratiquer régulièrement. Nous parlons ici d’activité physique adaptée, ou d’activités pour gérer les émotions rencontrées durant la période des traitements, mais également après et qui sont souvent très perturbatrices. L’enjeu consiste donc à aider les personnes à modifier leurs habitudes pour intégrer les activités qui les motivent et qui seront utiles pour leur mieux-être. Le choix des activités se fait sous l’égide d’un comité scientifique constitué d’oncologues et de spécialistes des différentes activités.
Pour aider les personnes dans cette démarche, nous leur proposons également d’être accompagnées par un Patient Partenaire.
Pouvez-vous nous en dire plus ?
Les malades se sentent généralement seuls, isolés, dans le sens où à leurs yeux, leur entourage et même leur équipe de soins, ne saisissent pas ce qu’ils traversent. Pour cela, le Patient Partenaire, qui est un patient qui s’est formé spécifiquement à l’Université, a un rôle d’écoute et les guide dans la mise en place de ces nouvelles habitudes, qui vont aider à réduire l’impact de la maladie, dans son intensité comme dans sa durée.
La création de myCharlotte n’était pas du tout planifiée dans votre carrière ?
Pas du tout, c’est la vie qui l’a voulue… Car Charlotte et moi avons tous deux une formation en droit des affaires complétée par Sciences Po Paris. Tandis que Charlotte a démarré sa carrière dans le marketing de marques, j’ai débuté dans le secteur des fusions-acquisitions, puis dans le développement économique des pays les moins avancés et particulièrement ceux en sortie de conflit. J’avais pour cela créé une structure de conseil et j’ai toujours été indépendant, mais on était bien loin de l’activité de myCharlotte !
Où en est aujourd’hui le développement de myCharlotte ?
Ce que nous faisons s’appelle des « thérapies digitales », cela n’existait pas il y a encore quelques années et le cadre réglementaire est naissant. Notre modèle économique s’ajuste donc en conséquence avec notamment un décret mi-avril 2024 qui ouvre la voie à un remboursement anticipé de notre appli, dès lors que les différents essais cliniques ont validé l’impact positif sur les patients.
Aujourd’hui nous terminons la phase de R&D et passons aux essais cliniques.
Qu’est-ce qui permet le succès de myCharlotte ?
Deux choses, à mes yeux : la persévérance, et l’utilité sociale.
La persévérance, parce qu’il ne faut rien lâcher. Autour de moi, je vois beaucoup d’entrepreneurs formidables qui en sont à leur deuxième, troisième boîte. A chaque fois, vous augmentez vos chances de réussir, car la réussite n’est jamais simple, si on prend le temps de lire entre les lignes des success stories. On prend des risques, familiaux, patrimoniaux, on s’investit à fond, c’est une règle dont il est difficile de s’affranchir.
La notion d’utilité est centrale à mes yeux. Charlotte et moi avons besoin que le projet nous transporte, et il le fait par sa dimension sociétale. Si votre innovation est utile (économiquement, socialement), le modèle économique adapté viendra aussi, car à un moment quelqu’un saisira la portée de cette « innovation utile ». Ce qui compte avant tout, c’est la valeur du service que vous apportez. C’est ce qui me motive au quotidien avec myCharlotte !
Comment avez-vous rencontré AUVALIE INNOVATION ?
L’entrée en relation s’est effectuée via notre expert-comptable, qui les connaissait pour leur forte implication auprès de jeunes pousses innovantes. Ils nous accompagnent depuis nos débuts pour ainsi dire, dès 2020, dans le cadre de nos premiers financements par la fiscalité : nos premiers CIR, et la sécurisation du statut de Jeune Entreprise Innovante.
En quoi consiste votre collaboration avec AUVALIE INNOVATION aujourd’hui ?
AUVALIE INNOVATION nous accompagne globalement sur le financement de notre R&D et sur notre CIR. Heureusement d’ailleurs qu’ils sont là sur ce dernier sujet, car nous avons eu à expliquer pendant plus de deux ans la pertinence de notre R&D aux impôts malgré l’obtention d’un rescrit JEI. C’est probablement le lot des projets très novateurs mais sans Auvalie nous n’aurions pas pu obtenir satisfaction. Ils s’engagent contractuellement à accompagner leurs clients jusqu’à l’obtention du CIR ou en cas de contrôle, cette promesse a été largement tenue !
Ils sont également à nos côtés à travers le montage d’aides publiques : recherches de subventions, avances récupérables. AUVALIE INNOVATION nous apporte une approche de conseil globale, grâce à leur équipe pluridisciplinaire. Ils ont en eux cette culture de l’accompagnement des entreprises innovantes, de ce qu’elles vivent au quotidien, et des challenges qu’elles ont à relever successivement.
Si vous aviez un dernier conseil à l’attention des entrepreneurs qui nous lisent ?
On ne réussit jamais seul ! C’est pourquoi, dès le départ, il est absolument essentiel de bien s’entourer, avec des gens en qui vous avez confiance.
Merci !
