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Vendre la boîte qu’on a créée : regards croisés d’entrepreneurs

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10 mai 2022

Financement de l’innovation 

Entrepreneurs, cet article est pour vous !

Laurent Jolie et Philippe Joffard ont tous deux créé deux entreprises, LALILO et TOPTEX3, qui ont chacune rencontré de premiers succès, avant que leurs fondateurs ne les cèdent. À travers deux (belles) histoires vécues par des entrepreneurs accompagnés par AUVALIE INNOVATION, quels différents enseignements pouvons-nous tirer de ces success-stories ?

LALILO : recherche distributeur et trouve investisseur

Fondée en 2016, LALILO est une application web à destination des professeurs, permettant un suivi personnalisé de l’élève en classe et à la maison dans l’apprentissage de la lecture. Quelques chiffres : 80.000 professeurs l’utilisent, au service de 500.000 élèves, la moitié d’entre eux étant aux USA, et 30% en France.

« LALILO s’est développée sur un modèle freemium. Et après des débuts très réussis, la crise COVID et la nécessité d’enseigner à distance a multiplié le nombre de nos utilisateurs (par 11 en France par exemple). Cet immense succès a créé un déséquilibre entre utilisateurs gratuits et payants, ce qui nous a conduit à renforcer notre développement commercial », nous indique Laurent Jolie.

« Notre première idée a été de chercher un revendeur pour transformer nos abonnés gratuits en payants, plutôt que d’embaucher nous-mêmes une importante force de vente. C’est ainsi que nous avons rencontré Renaissance Learning, un des plus grands acteurs américains de la EdTech, avec 1.500 collaborateurs ». Des discussions fructueuses, qui ont finalement abouti à un rachat en mars 2021. « En plus d’assurer la pérennité de LALILO, cette entrée dans leur giron donne à l’entreprise une nouvelle dimension et une place à part entière dans la galaxie de leurs nombreuses applications d’enseignement. On retrouve à la fois une logique de rentabilité, et une logique de développement ».

Vous pouvez retrouvez l’interview de entrepreneur de Lalilo ici

lalilo entrepreneur
toptex entrepreneur

TOPTEX3 : un succès technologique qui devient un succès industriel

De son côté, TOPTEX3 est née dans la Drôme d’une innovation technologique, l’assemblage de pièces textiles sans couture, en utilisant notamment le thermocollage et la soudure ultra-sons. Cette technologie unique offre plusieurs avantages : esthétiques bien sûr (pas de couture), et techniques, avec une résistance et une durabilité accrue.

« Partis d’une feuille blanche en 2014, nous avons développé différentes gammes destinées à des usages variés : outdoor, bagagerie, sport, santé » nous confie Philippe Joffard. « Construit sur des activités de consulting au départ, notre pari industriel s’est concrétisé par la réalisation de prototypes, de mini-séries, puis de séries en plus gros volumes. Cette montée en cadence industrielle a mené vers notre rachat ». Les dirigeants ont identifié plusieurs entreprises pouvant correspondre au projet, au sein desquelles figurait CHAMATEX. « Au même moment, CHAMATEX nous a contactés, avec cette même idée, car ils suivaient notre développement et cela correspondait à leurs envies. Une vraie conjonction d’intérêts, comme quoi les grandes idées sont faites pour se rencontrer » !

Revendre : un exercice auquel se préparer

« Comme dans de nombreux autres domaines, la clé est l’anticipation ! » pour Laurent Jolie. « Comme nous pensions que cette échéance de revente surviendrait plus tard, nous n’avons pas bien respecté ce principe, pourtant essentiel. La bonne entente entre associés nous a alors bien aidés ; pas comme dans le mythe du couple qui ne se dispute jamais, mais on a toujours su bien échanger ensemble, prendre le temps de se poser pour préparer la suite ». L’échange « à cœur ouvert » serait alors une clé ? « Nous avons toujours observé une grande transparence, entre associés bien sûr mais aussi avec nos équipes, depuis le début de l’aventure LALILO. Une posture qui peut parfois créer des difficultés sur le court terme, mais très bénéfique pour tout le monde, afin de se projeter ensemble plus loin ».

Revendre c’est -aussi- entreprendre !

La capacité d’anticipation est également cruciale pour Philippe Joffard, au même titre qu’une vraie lucidité quant aux ressources dont vous disposez. « Quand on a posé notre stratégie de développement, nous avons été très attentifs à calibrer nos capacités à répondre aux nouveaux besoins, au fur et à mesure que l’entreprise grandissait. En termes de compétences financières, de management, de capacité industrielle : soit nous essayions de répondre par nous-mêmes, soit nous nous adossions à une entité qui nous apporte cette double solidité industrielle et financière dont nous avions besoin. Et à un certain stade de notre développement, l’adossement à un plus grand que nous s’est imposé naturellement ».

La revente de son entreprise : entre raison et émotion

Vendre l’entreprise qu’on a fondée revêt une dimension affective, au même titre que pour les équipes qu’on a recrutées. « Même si objectivement et avec le recul, il s’agit de la meilleure décision que nous pouvions prendre, cela reste un moment délicat » confie Laurent Jolie. « L’Aventure avec un grand A s’arrête un peu pour nous, avec ses bons moments et ses phases plus difficiles, c’est forcément compliqué de laisser la main. Ce qui aide dans ces moments-là, c’est la certitude d’avoir assuré la pérennité de LALILO, et de permettre aux équipes d’évoluer avec plus de sérénité et de visibilité pour écrire la suite de l’histoire ».

 

Pérenniser des idées, des emplois, représente également une grande satisfaction pour Philippe Joffard : « Par leurs talents, nos collaborateurs ont réussi à remporter les défis successifs qui se sont présentés à nous, pour faire de cette curiosité technologique une vraie success-story, une innovation qui marche à tous les niveaux. Revendre TOPTEX3 était dans l’ordre des choses, dès lors que le projet consistait développer une activité économiquement viable, en créant un standard innovant et reconnu sur ses différents marchés ».

Revendre son entreprise : seul ou accompagné ?

« On ne s’improvise pas spécialiste de l’exercice ! » confie Laurent Jolie. « À ce titre, il est essentiel d’être accompagné par des experts, par d’autres entrepreneurs, au moment de la vente mais surtout en amont, toujours dans cet objectif d’anticiper le cours des événements ». Un dernier conseil personnel : « Prenez une demi-journée, et lisez « Magic Box Paradigm: A Framework for Startup » de Ezra Roizen. Je recommande cette lecture à tout entrepreneur, en particulier si vous pensez ne pas avoir une demi-journée à consacrer à cet ouvrage » !

Anticiper, pour choisir le bon moment, et/ou saisir l’occasion qui se présente, et se faire accompagner : deux conseils partagés par Laurent et Philippe ! Avec un objectif : que l’entreprise que vous avez créée, et les équipes que vous avez constituées, aient les moyens de poursuivre leur route une fois que vous serez parti vers d’autres projets professionnels ou personnels.

Besoin d’échanger sur la stratégie de revente de votre entreprise ? Contactez-nous et nous prenons le temps de partager vos enjeux !

Nous remercions Laurent et Philippe pour leur disponibilité ! Pour découvrir leurs entreprises : https://lalilo.com, https://toptexcube.com/fr/.