[Arrêt du Conseil d’Etat du 22 juillet 2020. Lien légifrance : https://www.legifrance.gouv.fr/ceta/id/CETATEXT000042143094/]
Pour faire simple, lorsqu’une entreprise confie à un organisme de recherche agréé l’exécution de prestations nécessaires à la réalisation d’opérations de recherche qu’elle mène, les dépenses correspondantes peuvent être prises en compte pour la détermination du montant de son crédit d’impôt quand bien même les prestations sous-traitées, prises isolément, ne constitueraient pas des opérations de recherche.
Cette décision clarifie définitivement le flou sémantique introduit par le bulletin officiel des finances publiques (Bofip) qui avait conditionné l’éligibilité des travaux de sous-traitance R&D à la réalisation par le sous-traitant de véritables opérations de recherche et développement nettement individualisées. Le Ministère de l’Enseignement Supérieur de la Recherche, et de l’Innovation (MESRI) avait durci cette analyse dans son guide CIR 2019 en distinguant la sous-traitance dite de spécialité (compétences complémentaires à l’entreprise), considérée comme éligible, de la sous-traitance dite de capacité (l’entreprise sous-traite des travaux qu’elle peut exécuter en interne).
Grâce à la décision du Conseil d’État, les travaux de sous-traitance sont éligibles dès lors qu’ils sont indispensables au sein d’une opération de recherche, quand bien même les prestations sous-traitées, prises isolément, ne constitueraient pas des opérations de recherche.
À titre d’exemple, une société recourant à des tests de caractérisation mécanique permettant de valider les performances techniques de son prototype de recherche pourra valoriser ces dépenses de sous-traitance dans l’assiette de son CIR. En synthèse, deux conditions à vérifier pour valoriser une facture de sous-traitance dans votre crédit d’impôt recherche – CIR :
1 – La prestation sous-traitée est indispensable à l’avancement de vos travaux de recherche.
2 – Si c’est un organisme privé, s’assurer qu’il dispose de l’agrément pour l’année considérée, les organismes publics de recherche étant automatiquement agréés.